Durée de vie : 3 mois à 1 an
Description physique : Dès l’ingestion du fruit de la cramoisève (voir fiche de la plante dans
l'herbier), la plante amorce sa prise de contrôle. En quelques jours, les yeux du carnivore s’injectent de sang,
virant au rouge orangé. Puis, lentement, une matière sombre, rugueuse et solide comme l’écorce de la plante, commence à recouvrir son crâne, avant de gagner le reste du corps.
Sous la peau, de fines racines s’enroulent autour des organes et s’enfoncent dans les muscles, progressant méthodiquement jusqu’à l’échine. L’animal, vidé de ses réserves,
fond à vue d’œil : son gras se consume, son corps s’amaigrit. Et pourtant, malgré cette déchéance, sa force croît. La plante s’insinue dans ses fibres musculaires, les
renforce, les tend, les rend monstrueuses. Les hôtes ne survivent rarement plus d’un an. Mais plus la plante les dévore, plus ils deviennent puissants. Jusqu’à ce que
leur corps cède, ou que leur esprit disparaisse entièrement. À leur mort, une jeune pousse de cramoisève utilisera les dernières forces du cadavre pour pousser et
éventuellement attirer un nouveau prédateur.
Comportement : Dès les premiers signes d’infection, l’hôte perd tout instinct de survie. Quel que soit l’animal contaminé, son comportement se transforme
selon un schéma immuable, dicté par un unique objectif : assurer la propagation de la plante. Son agressivité explose. Il attaque sans distinction toute créature
assez malchanceuse pour croiser sa route, poussé par une pulsion meurtrière nouvelle, brutale, irrésistible. L’instinct n’ordonne plus de fuir, ni même de
chasser : il ordonne de tuer. Encore. Et encore. Pourtant, l’animal infecté ne se nourrit jamais de ses victimes. Il les massacre, les abandonne, sans un regard.
C’est d’ailleurs l’un des rares signes permettant d’identifier leur présence : des charniers d’animaux intacts, sans traces de consommation, marquent souvent le
passage de ces créatures. Leur sang, leur salive, leurs fluides sont saturés de pollen. Chaque blessure infligée, chaque cadavre abandonné devient un potentiel
terreau. Et l’hôte, docile marionnette de la plante, s’assure d’en semer le plus possible. Ce carnage apparemment insensé a une fonction précise : démultiplier les
hôtes potentiels, tout en éliminant d’éventuels herbivores: Moins il reste de vivants, plus les semences ont de chances d’atteindre la maturité.
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